Notre histoire de Mémoires

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Antiquités - décoration
jean-jacques bourgeois

PORTRAIT D’UN ANTHENTIQUE PASSIONNÉ

Les textes ci-dessous en encadré verts sont extraits de livre« L’Age d’Or du Siège Paillé ». Auteur Jean-Jacques Bourgeois. Photos Martial MAURETTE.
Aux éditions MASSIN. 1997 PARIS. ISBN : 2-7072-0317-3

Né à Lisle-sur-la-Sorgue, où il tient boutique d’antiqui­tés et de décoration, Jean-Jacques Bourgeois a toujours été amoureux des sièges paillés. Il les collectionne, les vends …

 » Mon enfance s’est déroulée dans un environnement, qui avait garde tous les aspects du siècle passe.
Les premières années de ma vie se sont écoulées à Vaucluse. Ce village vivait de ses nombreuses usines instal­lées sur les rives de la Sorgue, profitant de la pureté de l’eau de la Fontaine pour y travailler la pâte à papier ou les textiles, laine et soie. La vie était réglée au rythme des factions qui, nuit et jour, annoncées par de grand coups de sirène, faisait se croiser les deux moitiés des villageois.

A ce signal, la poule de ma grand-mère venait à sa rencontre sur la place en terre battue. Je me souviens également de l’âne attelé d’un tombereau qui ramassait les ordures, du corbillard à cheval avec ses plumets noirs et blancs, du marché du mercredi, des processions de la Saint-Véran où tout le village, cierge en main, défilait en chantant des cantiques à la gloire du petit Saint. 
Enfance d’un petit villageois qui, chez ses deux grand-mères se retrouvait sur les sièges paillés, à la cuisine comme à la salle à manger. Je n’avais pas le droit de m’y tenir debout lorsqu’on « venait de ripailler ». 

Par contre, les vieux sièges abîmés étaient sortis sous la treille : les chats et moi achevions cette garniture que l’on voyait refaire de temps à autre par les Gitans qui faisaient halte au village. Les pailles de couleur étaient réservées aux sièges respectés : « Le fauteuil d’enfant de Lucile» ou bien« les sièges de la salle à manger de Mamie ». Les pailles plus simples étaient pour « les autres », ceux de la « vieille cuisine », située au rez-de­-chaussée, où se prenaient les repas d’été, pièce fraîche qui recevait les vieilleries. Ces vieilleries, je les ai toujours aimées, au point d’en faire ma vie. 

Bien longtemps après, j’ai rencontré une « antiquaire », passionnée par le XVIII siècle, qui, dans son extraordinaire maison, m’a fait partager son goût pour les meubles peints, son Art de vivre au quotidien dans un cadre magique, imposant un inconfort quasi-total, tempéré par la beauté du décor. Les couleurs de sa maison m’ont marqué : ce n’est pas par ha­sard, si devenu à mon tour antiquaire, les premiers meubles que j’ai dû restaurer ou repeindre l’ont été en vert et blanc. Cette dame faisait des copies de modèles exceptionnels bien avant la mode des « rééditions » qui ont envahi le monde de l’antiquité. Cet esprit « décoration » m’avait séduit. Pour elle, peu importait l’âge d’un siège s’il était intéressant et recouvert d’un tissu d’époque. Ses histoires de salons défenestrés par les Allemands, mis en fagots par le jardinier, remontés plus tard par elle et son mari, son exaltation devant le dessin d’un pied Louis XV, d’un cache-paille sculpté, la joie donnée par un reste de brocard rouge cerise à fleurs blanches trouvé sur une vieille paille … Tout cela a fait naître en moi une passion. 

Au cours d’un voyage, j’ai, un jour, acheté un fauteuil du XVIII siècle, tout ripoliné. À midi, pendant l’arrêt du pique-nique, j’ai commencé à le nettoyer, le dégarnir. Sous la peinture noire, se trouvait la couleur d’origine. C’était mon premier siège I Les bénéfices d’une petite foire à la brocante m’ont permis d’acheter le deuxième … Je ne me suis plus ar­rêté »

Texte extrait de livre« L’Age d’Or du Siège Paillé » Auteur Jean-Jacques Bourgeois. Photos Martial MAURETTE.
Aux éditions MASSIN. 1997 PARIS. ISBN : 2-7072-0317-3

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« Au château de Lourmarin qui a hébergé l’exposition, l’Age d’Or du siège paillé » s’est concrétisée l’idée de ce livre.

Depuis toujours, je voulais réhabiliter ce type de sièges que j’ai traqués avec passion.

Une grande partie des photos du livre ont été faites dans le château vieux et le château Renaissance de ce village, plein de charme, du Lubéron. « 

Jean-Jacques Bourgeois